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Maxim Kaplan/Carnet de bord /Récit des concerts du 26 et 27 avril au Printemps de Bourges

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Récit des concerts du 26 et 27 avril au Printemps de Bourges

Ça y est, j’y étais. Ma première participation à un grand festival dans une programmation officielle.

Tout a commencé en début d’année lorsque je me suis inscrit à une sélection organisée par la CMCAS Berry Nivernais. Très vite, j’apprends que je fais partie des 4 groupes retenus pour se produire sur la scène du CMCAS le vendredi 26 avril ainsi que sur la scène du Berry le 27 avril. Habitué des réponses plutôt négative, j’avoue que j’ai dû relire plusieurs fois le mail de confirmation pour être sûr d’avoir bien compris la réponse. Mais cette fois, mes yeux ne me trompaient pas. Je la tenais enfin ma première participation au Printemps de Bourges !

Ce fut alors le début d’une organisation minutieuse pour mettre en place les deux concerts : le premier d’une durée de 1h et en solo, le second 30 minutes en groupe. Sélection des titres, nouveau travail d’arrangements, peaufinage des derniers détails, je ne voulais rien laisser au hasard…sauf que quelques jours avant le grand jour, mon guitariste Enzo m’apprend qu’il a un gros soucis personnel et qu’il ne pourra pas m’accompagner sur scène. Branle-bas de combat sur la dernière répétition où il aura alors fallut choisir d’autres titres passant mieux sur un trio basse-batterie-guitare acoustique et réarranger légèrement le tout…Bref, un beau stress avant de prendre la route pour le Berry.

Quand la pluie s’invite

J’arrive donc seul à Bourges le vendredi 26 avril, le reste du groupe me rejoignant seulement le lendemain. La météo était annoncée assez tumultueuse mais pour le moment, elle semble tenir bon. Mon heure de passage sur la scène du CMCAS est prévue à 21h et je m’installe tranquillement en loge pour attendre mon tour. Lorsque le groupe précédent termine, j’entends les premières gouttes d’une grosse averse tomber…le public qui n’était malheureusement pas protégé devant cette scène, profite du temps mort du changement de plateau pour prendre la poudre d’escampette. Lorsque j’arrive sur la scène, je me retrouve donc devant un parterre vide, seul avec ma guitare avec des trombes d’eaux tombant devant les yeux. Il n’y a pas, je pense, pire conditions pour commencer un concert. Malgré ce contexte difficile, je me lance et je commence à chanter ma première chanson : « De notre côté du miroir »…contexte d’autant plus difficile que je dois défendre mes compositions en version guitare-voix au milieu d’autres scènes qui envoient du gros sons. Et puis, petit à petit des curieux prennent le temps de s’arrêter, protégés par leur capuche ou leur parapluie. Le parterre clairsemé commence alors à se remplir doucement, la pluie baissant d’intensité. Je poursuis alors mon tour de chant un peu rassuré par la tournure des événements. Les gens s’arrêtent, souvent pour écouter plusieurs chansons, se mettent à reprendre certaines paroles alors qu’ils ne les connaissaient absolument pas quelques minutes auparavant. Lorsque j’entame « Quand elle danse » plusieurs personnes du public se mettent à danser…et surtout je vois des regards attentifs à mes textes et à mes mélodies, je vois des sourires, des acquiescements, je sens que malgré les conditions extrêmement difficiles, je suis arrivé à retenir l’attention de nombreuses personnes tout seul avec ma guitare au milieu de groupes de rock ou de DJ en furies…alors, oui j’aurai aimé avoir une foule immense devant moi, mais avec le recul, je me dis que j’ai réussi quelque chose d’assez forts…

Le concert du vendredi se termine alors sous de chaleureux applaudissements et un ouf de soulagement. Après la signature de quelques autographes je me promène un peu dans les allées du festival avant d’aller me coucher pour préparer au mieux le concert du lendemain.

Une corde se casse et se recasse…ouch

Le samedi commence comme la veille s’est terminée, sous la pluie. Même si cette fois c’est une petite pluie fine, je me dis que je n’ai vraiment pas de chance avec le temps…néanmoins, les heures passent, le ciel se découvre et le soleil pointe enfin le bout de son nez. Est-ce qu’il tiendra jusqu’à 21h ? Rien n’est moins sûr puisque la météo de mon téléphone m’indique un retour du mauvais temps pour…21h justement. Je crois que le ciel m’en veut et ne me laissera pas tranquille pour ces deux concerts qui compte tant pour moi ! Soit, c’est ainsi et je dois faire avec. Heureusement, la scène du Berry possède une petite avancée de quelques mètres pour protéger le public se trouvant juste devant. C’est mieux que rien…21h00 approche et comme prévu, la pluie fait son retour quelques minutes avant de monter sur scène, comme la veille. Il est trop tard pour se morfondre et je file dans les loges avec mes musiciens. Notre passage est prévu dans 30 minutes et le stress commence à être palpable. Nous sortons notre matériel et je m’accorde comme à chaque fois que je vais jouer de la guitare…mais cette fois, avec le froid et l’humidité ambiante, l’une des cordes se casse. Pourquoi aujourd’hui ? Allez savoir…malgré une petite montée de stress, je ne panique pas trop puisque j’avais prévu un autre jeu de cordes. Après avoir trouvé la remplaçante et l’avoir mise en place, je la réaccorde…jusqu’à ce qu’elle casse également !!! cela ne m’était jamais arrivée !! Je commence à me dire que je suis maudit et qu’on est en train de tester ma résilience…cette fois, la panique prend le dessus puisque je n’ai plus de corde de rechange !! Alors que faire ? Je dois monter sur scène dans 15 minutes  et je n’ai plus que 5 cordes sur ma guitare !!  Dois-je jouer avec une corde en moins ? Tant pis, je prends une autre corde du jeu de cordes de rechange (la corde de Ré) et je la mets à la place corde cassée (la corde de Sol) en priant qu’elle tiendra la tension…je l’accorde très doucement et j’arrive au sol. Je pousse un ouf de soulagement, même si, évidemment, le son de ma guitare pâtit de cette corde mal placée. Je n’ai pas le choix et je vais monter sur scène comme cela. Il était écrit que j’allais galérer sur ces deux concerts, alors j’accepte mon sort.

Après la pluie, le beau temps

Notre tour est enfin arrivé et nous montons sur scène. La scène est très grande, hyper bien équipée et, malgré ce qu’il venait de se passer, je me sens bien, comme si j’étais à ma place. Mais comme je le pressentais seule la partie protégée du public est pleine de monde, passé cette zone, les allées sont quasiment vides, d’autant plus que la pluie a redoublée d’intensité. Ce n’est pas grave, nous ferons notre show de 30 minutes comme nous l’avions prévu. Le public au sec semble conquis. Je vois des regards, des sourires, des gens chanter…je sens que ce j’ai voulu transmettre a été reçu. Certes à un public réduit à une surface sèche d’une 30 aines de mètre carré, mais si j’ai réussi à convaincre si peu de gens alors qu’ils ne me connaissaient pas 30 minutes auparavant, j’imagine que j’ai la capacité de convaincre un peu plus que ça…à la fin du show, on se congratule avec mes musiciens et nous repartons sous la pluie, la tête pleine d’images et une envie remontée à bloc. Car malgré les conditions extrêmes de ce week-end, j’ai pris beaucoup de plaisir et surtout j’ai ressenti énormément de bonnes vibrations. Je n’abandonnerai pas et je continuerai à croire en mes rêves car comme le dit l’adage : après la pluie, le beau temps…